Le poêle à granulés connaît un succès grandissant et s’impose de plus en plus comme mode de chauffage principal. Nos conseils pour faire le bon choix.

Les poêles à granulés de bois sont la version moderne, pratique et efficace du poêle à bois traditionnel. Le granulé procure des avantages incontestables. Il est plus propre que la bûche, évite de la manutention et permet une autonomie de quelques jours impossible avec les appareils traditionnels. La régulation de la température se fait à la demande et la puissance est modulable, sans les inconvénients d'encrassage et de mauvais rendement qui caractérisent la marche au ralenti quand les appareils brûlent des bûches.

 

Quel logement pour un poêle à granulés ?

Le poêle à granulés convient parfaitement aux logements équipés d’un ancien appareil à bûche qui a fait son temps ou qui chauffe mal, les gains en confort sont importants, les corvées de bois terminées. Mais de plus en plus, il intéresse les propriétaires de maisons chauffées à l’électricité, soucieux d’avoir chaud tout en réduisant leurs factures. Si l’architecture est assez compacte, il peut y devenir le mode de chauffage principal. Néanmoins, il n’est pas toujours compatible avec le bâti. Jusqu’en 2006, les maisons individuelles conçues en tout-électrique pouvaient être construites sans conduit d’évacuation des fumées. Quand on décide de se chauffer au bois, ça complique sérieusement les choses. Il faut installer un tube métallique qui monte du poêle jusqu’au toit afin d’évacuer les fumées. Certains aménagements intérieurs s’y prêtent bien, d’autres pas. Il existe heureusement des poêles étanches à ventouse. Une bonne solution en l’absence de conduit de fumée, à condition de faire preuve d’une grande vigilance. Les poêles certifiés étanches sont encore rares et des installateurs peu scrupuleux ou inconscients des risques posent des poêles non certifiés en assurant qu’ils sont étanches, c’est dangereux. En cas de coupure d’électricité, le combustible déjà engagé continue de brûler et si la porte n’est pas parfaitement étanche, il y a un risque de refoulement de monoxyde de carbone, un gaz inodore mais mortel.

 

Le bon réglage

Pour bénéficier de tous les atouts d’un poêle à granulés, il faut qu'il soit bien réglé. Or, lors de nos tests en laboratoire, des poêles qui affichaient un rendement de 80 % atteignaient à peine 60 %. Bref, la débâcle pour certains modèles, et une certaine perplexité de notre part. Finalement, après quelques réglages, leurs performances se sont améliorées pour atteindre de bons niveaux. Le grand enseignement de ces essais, c'est donc que les poêles à granulés peuvent être des appareils très performants, mais seulement s'ils sont bien réglés. La difficulté pour le client, c'est qu'il ignore si c'est le cas. Il faut sans hésiter aborder cette question des réglages avec son installateur ou son vendeur avant de conclure l'achat. Un bon professionnel doit pouvoir y répondre en indiquant s'il dispose d'une fiche de réglages fournie par le fabricant ou si l'appareil effectue lui-même les réglages automatiquement. Certains installateurs sont très bien formés, d'autres moins. Les poêles sont parfois vendus par des professionnels qui maîtrisent la technologie de l'insert mais pas celle des appareils à granulés. Il faut insister lourdement sur cette question cruciale et prendre le temps de trouver un professionnel qui maîtrise le sujet. Cet élément est essentiel, car seul un réglage optimisé permet d'obtenir au quotidien les rendements promis par le fabricant et donc de consommer le moins de bois possible.

 

Label Flamme verte ou pas ?

Pour avoir droit au crédit d'impôt 2012 qui réduit de 15 % le coût de l'appareil, voire de 26 % s’il en remplace un vieux, il faut miser sur un poêle à granulés qui offre un rendement d'au moins 85 %. C’est notamment le cas de tous ceux qui portent l’étiquette Flamme verte, un label créé conjointement par les fabricants d'appareils de chauffage au bois et l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Cependant, le test de Que Choisir a démontré que ce label n'était pas fiable. Pour y avoir droit, le fabricant doit présenter un PV d'essai effectué dans un laboratoire notifié au niveau européen. C’est insuffisant, d’autant que tous les laboratoires n’évaluent pas de la même façon. Depuis le test de Que Choisir, l’Ademe a néanmoins renforcé les contrôles. Des appareils sont prélevés au hasard et testés en laboratoire. D’après l’Ademe, cet « effet gendarme » serait efficace.

 

L'approvisionnement en granulés

Inutile d'investir dans un poêle à granulés si vous habitez une région qui ne produit pas le combustible. Faire voyager les granulés sur des centaines de kilomètres par camion constitue une aberration écologique, ce qui est gênant quand on choisit une énergie renouvelable. « L'intérêt pour la planète » parfois annoncé comme argument de vente s'écroule alors. C'est aussi une aberration économique puisqu'un long trajet renchérit les coûts et le prix de vente. Mais les sites de granulation se sont multipliés, on compte une cinquantaine de producteurs. Certaines régions sont très bien pourvues, comme en Rhône-Alpes avec 7 producteurs, la Franche-Comté et la Champagne avec 5, d’autres moins. En revanche, des distributeurs se sont implantés un peu partout. Contactez l’Espace Info Énergie de votre département avant d’investir pour vous assurer qu’il existe un approvisionnement local.

Le granulé peut s'acheter en vrac ou en sacs, il coûte évidemment moins cher en vrac mais il faut avoir investi dans un silo pour l'entreposer en toute sécurité, c'est un coût à prendre en compte. Quand on achète les granulés en sacs, mieux vaut les prendre par palettes plutôt qu'à quelques unités pour réduire la facture. Il faut ensuite les entreposer au sec.

Veillez à vous approvisionner en granulés de qualité. Des problèmes d'humidité et de composition ont provoqué des encrassements d'appareils il y a quelques années, mais le marché semble assaini. Les granulateurs sont devenus plus exigeants sur la qualité des sciures, tous les spécialistes le confirment. Les producteurs sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à faire certifier leurs granulés. Pour éviter tout risque, il est préférable d’acheter des granulés certifiés NF ou DIN Plus selon l’offre disponible localement, les deux certifications coexistent sur le marché français.

 

Les caractéristiques à examiner

  • Convection ou soufflerie ?

Il y a deux façons de propager la chaleur produite. Certains poêles à granulés pulsent l'air chaud par ventilateur, d'autres chauffent seulement par convection. Le fonctionnement par convection est plus silencieux, les ventilateurs diffusent plus rapidement la chaleur dans la pièce mais font un bruit perceptible. Les personnes qui craignent d'être incommodées par le niveau sonore peuvent s'orienter vers des modèles qui permettent de régler la vitesse du ventilateur. Le bruit est réduit à allure réduite.

  • La capacité du réservoir

C'est une lapalissade, plus les réservoirs sont grands, plus longue est l'autonomie de l'appareil, on le recharge moins souvent en granulés. C'est un critère qu'on peut prendre en considération au moment du choix.

  • Le cendrier amovible

Les testeurs ont apprécié la présence d'un cendrier amovible, il facilite le nettoyage des cendres. C'est un « plus » qu'il ne faut toutefois pas transformer en critère de choix prédominant, les appareils à granulés émettant beaucoup moins de cendres que les modèles à bûches.