Si les poêles à granulés connaissent un succès justifié, les poêles à bois n’ont pas dit leur dernier mot pour chauffer les habitations. Nos conseils pour bien choisir son modèle.

 

Deux catégories de poêles à bois

Pour un chauffage principal
Il y a d’abord les poêles qui peuvent être un mode de chauffage à part entière. La version la plus moderne, c’est celle des poêles à granulés, inégalables pour leur confort d’utilisation, leur autonomie, leur alimentation automatique, la régulation de la température et les possibilités de programmation.

En matière de poêles à bûches, pour un chauffage à part entière, c’est le poêle de masse qui convient, encore appelé poêle à accumulation ou à inertie. Lourd et massif, il marche à plein régime puis restitue lentement – jusqu’à 24 heures – la chaleur accumulée grâce à ses matériaux – faïence, roches volcanique ou briques réfractaires. Son rendement est élevé, mais c’est un choix qui se fait à la construction ou en réhabilitation importante, car pour une bonne diffusion de la chaleur, il se place au centre du logement et à proximité de la cage d’escalier si on veut chauffer l’étage.

Pour un chauffage d’appoint
À l’exception des poêles de masse, les poêles à bûches peuvent difficilement chauffer tout le logement. Ils sont utiles en complément de chauffage ou en remplacement d’un vieil appareil. La puissance et le rendement sont des critères primordiaux.

Trois critères de choix

Rendement maxi…
Pour être éligible au label Flamme Verte, un poêle à bûches doit avoir un rendement minimal de 70 %. C’est un progrès, car plus le rendement est élevé, moins l’appareil consomme de bois. Impossible cependant d’en faire son mode de chauffage principal. L’autonomie se limite à quelques heures, il faut le recharger manuellement pour maintenir le feu, et il est incapable de garantir une température à peu près identique dans les pièces voisines. La chaleur du poêle à bûches se diffuse mal aux autres pièces.

… mais puissance mini…
Pour éviter la surchauffe dans une pièce et les écarts de température importants avec le reste du logement, la puissance du poêle à bûches doit être calée sur les besoins de la pièce, jamais sur ceux de la maison. « C’est une règle à suivre impérativement, explique Nicolas Marie, conseiller à l’Espace Info Énergie de l’association Biomasse Normandie. Si le poêle est plus puissant, on a 25 ou 30 °C dans la pièce à vivre et à peine 17 °C à côté : c’est invivable, les gens cessent de l’utiliser ou ils le font marcher au ralenti en fermant les arrivées d’air. »

… pour un fonctionnement à pleine puissance.
Pour un rendement correct, le poêle à bûches doit fonctionner à plein régime. Il ne faut jamais fermer les arrivées d’air pour qu’il chauffe moins, car ses performances se dégradent dès qu’il fonctionne au ralenti : son rendement chute, il consomme plus, il s’encrasse, le conduit d’évacuation des fumées aussi, et la pollution augmente. Les rendements indiqués sur les appareils valent d’ailleurs pour un fonctionnement à pleine puissance, pas à marche réduite.

 

En magasin : poêle traditionnel, turbo ou à double combustion ?

Les modèles traditionnels peuvent être oubliés, car ils n’atteignent pas le rendement minimal de 70 % exigé par le label Flamme Verte et indispensable pour obtenir le crédit d’impôt. Afin d’atteindre ce rendement, il faut en effet une arrivée d’air secondaire qui permette de brûler les gaz résiduels de la combustion du bois au lieu de les évacuer directement par le conduit de fumée, comme le font les poêles classiques. Cette deuxième phase de combustion, appelée postcombustion, est même celle qui génère le plus de chaleur. Souvent, c’est la même prise d’air qui est répartie sur deux entrées différentes dans le poêle. Les poêles turbo et les poêles à double combustion fonctionnent sur ce principe.

Les poêles turbo disposent d’une seule chambre de combustion. L’entrée d’air secondaire qui permet de brûler les gaz se fait à mi-hauteur. Ces poêles montent assez vite en température, ce sont les plus rapides pour réchauffer une pièce grâce à leur ventilateur.

Les poêles à double combustion comportent deux chambres de combustion distinctes. Celle de postcombustion se situe à l’arrière du foyer. Ce dispositif améliore le rendement, il est plus élevé que sur un poêle turbo.

Ne pas confondre : l’arrivée d’air dite « vitre propre », qui balaie la vitre pour lui éviter de noircir, n’assure pas la postcombustion, celle des gaz imbrûlés.

 

Utiliser le bon bois

Seul le bois sec convient

Une fois débité en bûches, le bois doit passer 2 ans à l’abri dans un endroit bien ventilé où l’air circule, mais surtout pas sous une bâche plastique, car en favorisant la condensation, elle redonne de l’humidité au bois.

Au coup d’œil, le bois sec est fendillé, il ne comporte ni champignons ni moisissures. À l’oreille, il résonne quand on cogne deux bûches entre elles. Si le bruit est sourd, il est encore humide.

 

Les bonnes essences

Les résineux sont à éviter, ils encrassent les conduits.

Les feuillus durs sont les bois les plus adaptés, à l’exception du châtaignier, qui éclate en brûlant. Le charme, le chêne, le hêtre, l’orme, le noyer conviennent parfaitement.

Les feuillus tendres comme le peuplier et le saule brûlent vite, il faut les réserver au démarrage du feu.

Conduit de fumées indispensable

Pas de ventouse possible, le poêle à bûches exige un conduit de fumées, ce qui exclut de l’utiliser dans les maisons conçues en tout électrique sans conduit d’évacuation (ou alors, il faut prévoir des travaux).